Voilà mon histoire:
âgée de 32 ans, j'essaye depuis un an voire plus d'avoir un bébé...
puis enfin en retour de vacances, je sens que quelque chose se passe...puis un retard de règles...le test est positif. Avec mon ami, nous sommes heureux de voir notre projet d'enfant se concrétiser. Bon il m'aura fallu faire 3 tests urinaires et une prise de sang pour en être sûre. Après tellement de déceptions (diagnostic de sopk en mai, infirmé en juillet...), me voilà dans mes projets: changer ma garde robe car mon ventre gonfle, comment l'annoncer à la famille, les amis....ce bébé verra le jour vers le 24 mai...super...au printemps...fille, garçon, peut importe pourvu qu'il aille bien...
Mais je sens au fond de moi que tout ne se passe pas bien...les nausées s'atténuent, et petit à petit les douleurs dans le bas ventre m'inquiètent.
Des saignements marrons, à peine visibles, finissent par m'angoisser et je file illico chez ma généraliste qui m'oriente vers les urgences.
3 possibilités: RAS, GEU ou FC.
J'ai eu une douleur vive à gauche la nuit dernière mais je n'imagine pas que celà peut être une GEU.
Heureusement mon conjoint m'accompagne aux Urgences. Et là, l'attente commence.
Le verdict tombe après 2h30 d'attente: vous faites sans doute une GEU (les bhcg augmentent mais pas de façon normale), la gynéco de garde me fait une écho et confirme l'avis de l'interne.
Je dois être hospitalisée en urgence pour surveillance et le lendemain matin j'aurai une injection de methotrexate.
Je n'ai pas de douleur et je me sens bien, je veux rentrer chez moi...mais la gynéco insiste sur le risque hémorragique trop important..je ne dois pas quitter l'hôpital...
Quelle tristesse d'apprendre qu'il faut mettre fin à cette grossesse inespérée et tant désirée!
Je passe ma nuit à pleurer et à me dire que c'est un cauchemar, que je vais me réveiller...
Le lendemain, à 9h30, l'infirmière me fait l'injection dans la fesse du produit qui va tuer mon bébé.
A 13h30, je rentre chez moi, avec la peur au ventre car la gynéco m'a dit de rester à proximité de l'hôpital, je risque de faire une hémorragie interne...et il faudra alors m'enlever ma trompe.
Je suis terrifiée et déprimée...on m'a enlevé mon bébé...même si il était minuscule, il avait déjà une place si grande dans mon coeur...
Peu à peu la douleur physique disparaît mais le manque reste.
Voilà 11 jours aujourd'hui que mon "petit oeuf" est parti...
Je m'étais déjà tellement attachée à lui.
Mon ventre reste gonflé, il me rappelle l'absence...
Je ne veux pas oublier ce bébé, mon premier bébé...
C'est difficile.
Je viens sur ce forum chercher un peu de réconfort auprès de vous qui avez vécu une GEU.