Ma GEU 27/04/13

Bonjour, je vais vous raconter ici la découverte de ma GEU...

J'avais arrêté ma pilule depuis un petit moment, car elle me mettait dans un état trop bizarre, je me sentais vraiment pas bien dans mon corps et ma tête. Je devais voir mon gynéco en attendant pour en avoir une autre. Mais j'ai à chaque fois repoussé la prise du rendez-vous par manque de temps... et les aléas de la vie (en autre le décès de mon papa le 02/12/12 qui m'a profondément attristé car je n'ai jamais pu le voir en vrai...alors que nous avions "planifié" de nous rencontrer).

J'avais remarqué un retard de mes règles et ma poitrine qui me faisait extrêmement mal!
J'ai donc fait un test le 30 mars 2013 qui s'est avéré positif.
Quelques jours plus tard j'ai fait la prise de sang qui était elle aussi positive.

C'était ma 1ère grossesse.
Nous n'avions pas vraiment prévu d'avoir un enfant. J'avais un désir mais je savais que mon chéri n'était pas encore prêt pour une telle aventure.
Nous en avions beaucoup discuté et il été évident que quoi qu'il arrive on élèverait cet enfant tous les deux avec tout notre amour.

J'ai attendu pendant près d'un mois mon 1er rendez-vous chez la gynécologue (Ce qui a été très long! La secrétaire m'avait dit qu'il n'y avait pas de place avant!) : le vendredi 26 avril à 14h15. J'avais tellement hâte de voir mon bébé à l'échographie... et j'en été à 8SA et demi à peu près. J'avais tous les symptômes de la femme enceinte.
Nous avions déjà annoncé la nouvelle dans nos deux familles respectives (nous n'étions pas trop informé des risques qu'il pouvait y avoir... j'avais "survolé" quelques articles sur internet de la FC et de la GEU, sans prêter plus attention, car je me disais... "pourquoi ça m'arriverais à moi?") et avions même commencé à parler de prénom....j'étais tellement heureuse déjà.

Nous attendions notre tour dans la salle d'attente la gynécologue, quand elle vient et annonça mon nom. Nous nous sommes levé et entrons dans son bureau.
Elle me pose quelques questions, puis viens le moment de l'écho par sonde vaginale...
Mon chéri était à côté et on scrutait l’écran. J'avais hâte et je stressais énormément.

La gynécologue me dit:
"Humm, il n'y a rien là...."
Je regarde l'écran et je n'y comprend pas grand chose à ce qu'on voit... c'est tout noir...
Je lui demande "Comment ça?"
Et elle me dit:
"Attendez, je vais chercher mais je ne vois rien là..."
Puis un silence s'installe... elle balade sa sonde un peu partout pour explorer... et va sur la droite...
"Il n'est pas au bon endroit là :s" "ha la tuile, ma pauvre!" (cette expression ma énervé à un point pas possible, elle n'a fait que répéter ce mot "la tuile"!)
Et je me dis: "c'est pas vrai, qu'est ce qu'il se passe..."
La gynéco: "Halala, vous faites une grossesse extra utérine là ma pauvre..." "humm ouai, il est pas au bon endroit, il est dans la trompe là...".

Je ne disais rien, je regardais mon chéri les larmes aux yeux... il resta bouche bée, ne savant quoi dire.
Nous retournons à son bureau...

Je ne dis toujours rien, j'avais les larmes aux yeux...
La gynéco: "Il va falloir que je vous hospitalise d'urgence là... je suis obligée" dit-elle en remplissant des papiers.
Moi: "Comment ça, la de suite je vais être hospitalisé?"
J'étais effrayée, qu'est ce qu'il allait se passer... je n'en savais rien... Tout s'écroulait autour de moi... Je n'y comprenais plus rien...
La gynéco: "Oui tout de suite, en sortant vous allez à la clinique, on va vous faire remplir des papiers et vous préparer pour l'opération, je vais venir vous opérer, c'est une urgence là".
Moi: "Ok...bon...."

Nous sommes sorti du bureau, j'ai payé mon écho et dans le couloir je me suis effondré en pleure... mon chéri ne disait pas un mot.... il ne savait pas quoi dire et ne comprenais pas trop ce qu'il se passait...

Là dans ma tête j'avais juste envie de partir en courant... j'avais peur...
Une fois dans la voiture, je pleurais toujours, mon chéri a du me dire un truc du genre: "si c'est urgent, c'est qu'il faut y aller, c'est mieux pour toi je pense..." (je me suis dit: "tu crois que j'ai le choix?!")
Alors je lui ai demandé s'il allait rester avec moi, parce que j'avais peur. Il me dit oui qu'il serait là.

J'ai ensuite téléphoné ma mère pour qu'elle vienne et qu'elle me rassure...
Elle allait venir le plus vite possible à la clinique.

Je continua de pleurer jusqu'à ce que je sois dans ma chambre... douché pour l'opération... ma mère arriva je fondis encore en larme dans ses bras...
J’essayai de lui expliquer ce que la gynéco m'avait dit...j'étais tétanisé.

Il était à présent à peu près 17h, quand on me dit que je ne pourrais pas être opéré ce jour même. Il y avait des urgences cardiaque, donc je ne passerais que le lendemain matin...mais avec un autre chirurgien.
J'étais encore plus triste...je me suis dit que j'allais passer une sacré nuit, à pleurer et cogiter...

J'avais raison, je n'ai pas dormi de la nuit, je n'ai fait que pleurer...
Le lendemain, le samedi 27 avril, au environ de 8h30 on est venu me chercher dans ma chambre pour l'opération. C'était un autre gynécologue qui m’opérai. Un monsieur vraiment très gentil.
A mon réveil, le gynécologue était là dans la salle de réveil. Et il m'annonça qu'il avait été obligé d'enlever ma trompe droite, car elle était très abimé.
Je suis remonté vers 11h dans ma chambre. C'était difficile, je pleurais toujours...
Ma mère arriva peut de temps après. J'étais contente qu'elle soit là. J'ai dormi pendant quelques heures, et elle resta assise à côté de moi, jusqu'à ce que je soit bien réveillé. Mon chéri arriva ensuite, il ne dit pas grand chose pendant mon séjour à la clinique, il me voyait triste, mais ne savait pas quoi faire ni quoi dire.

Une fois bien réveillé j'avais mal au bas ventre.
On m'avait fait une cœlioscopie, trois petit trous (nombril et de chaque côté au niveau des ovaires), une caméra introduite et on m'avais enlevé mon bébé (qui se développé et qui avait belle et bien son petit coeur qui battait, car le lendemain le médecin m'a annoncé qu'il avait une activité cardiaque)... et ma trompe droite, qui avait en fait éclaté en faisant un début d'hémorragie interne. Et pourtant rien n'avait laissé présager ça. Quelques jours de plus, et j'aurais pu y passer... sans m'en rendre compte...

Je suis sortie le dimanche 28 avril aux environs de 11h. C'est à partir de ce jour là, que j'ai commencé à prendre conscience de ce qu'il c'était passé...
Depuis la douleur physique commence à s'estomper, mais pas la douleur psychologique...

J'ai tous les 4 jours une prise de sang pour vérifier quand même le beta hcg. Je perds un peu de sang.

Psychologiquement c'est très dur... avec mon conjoint (qui n'est pas très câlin, attentionné à la base)...
Il ne m'a pas soutenu plus que ça depuis mon hospitalisation... et ça a été la même chose au décès de mon père.
Alors ça me fait douter un peu...c'est dans ses moments durs où j'avais besoin de lui, qu'il n'a pas été là.
La famille prend de mes nouvelles par téléphone. Mais pas grand monde vient me voir.
J'aimerais simplement une épaule, que quelqu'un me prenne dans ses bras pour que je puisse pleurer toute mes larmes...

J'ai eu droit bien sur aux phrases typique, 'bha c'était pas la bonne c'est tout, la prochaine ce sera bon!", "c'est que ce n'était pas le bon moment pour avoir un enfant", "tu es jeune tu as tout le temps devant toi d'avoir des enfants..." et j'en passe.

Voilà mon histoire...

"Bienvenue"(si on peut dire!) Et bon courage dans cette épreuve! ici tu devrais trouver des personnes pour t'ecouter sans juger ce que tu peut ressentir meme les pires choses!la GEU est une experience assez traumatisante et le l'urgence de la situation aide pas ! Mais ne t'inquiète pas un jour ca ira mieux.
Tu sais les hommes reagissent différemment a ca on leur dit "tu vas etre papa" et tout a coup on leur dit "a ba nan" eux n'ont pas les changement hormonaux ils n'ont pas la mm conscience de la grossesse a ce stade.mon homme lui n'avait vu finalement que le fait que ca aurait pu etre bien plus grave il a ete maladroit a plusieurs reprise d'ailleurs! Il faut que vous en parliez que tu exprime ce que tu ressent etpeut etre que lui aussi s' ouvrira le tout est de parler surtout peut etre qu'il ne sait juste pas comment faire!
Je te souhaite bcp de courage !

Bienvenue... tout de même...
J'imagine bien le choc, on n'est jamais préparé à ça...

Tu peux peut être dire à ton ami directement ce que tu as sur le coeur, ne pas garder ce fardeau pour toi... après tout c'est votre histoire à deux aussi.

Courage pour la suite

Bonjour Mzellebule,

Inscrite ici depuis près d'un an, je venais aujourd'hui pour raconter mon histoire, et là je tombe sur ton histoire que je viens de lire les larmes aux yeux puisque qu'elle ressemble énormément à ce qu'il m'est arrivé. Il y a 1 an, le 9 mai 2012 à 15h00 j'apprenais que je faisais une GEU qu'on allait m'opérer.

Effectivement la fausse couche on peut éventuellement y penser une fois enceinte, mais la GEU pas du tout et en plus quand il y a opération et ablation d'une trompe.

C'est dur de remonter la pente, surtout quand notre conjoint ne comprend pas notre peine, je dirais même notre "détresse".

Le jour de la sortie de mon hospitalisation, une très gentille sage femme m'a dit :
"Prenez le temps, du temps pour faire le deuil de ce bébé"
Oui je crois qu'elle avait vu juste, il s'agit d'un deuil.

J'espère que ton ami arrivera à te soutenir plus que le mien ne l'a fait. Et je te souhaite beaucoup de courage pour les prochains jours et la suite.
N'hésite pas à venir ici, car même qu'écrire nos doutes, nos peines, notre colère, notre tristesse peut être utile et bénéfique.

Céline

P.S. : j'espère que je n'ai pas été trop maladroite, car j'ai les yeux et les idées brouillés de larmes.

Merci pour vos messages de soutien.

Celine ton message m'a touché également. Pour mon conjoint j'ai un peu l'impression qu'il ne se rend pas bien compte de la situation et qu'il n'imagine pas ma douleur. Depuis mon retour à la maison il n'a pas été plus présent...

Bonjour Elodie,

Ton histoire m'a particulièrement touchée car elle ressemble à la mienne...à quelques différences près.

En 2006, je me suis retrouvée aux urgences pour une suspiscion de colliques néphrétiques qui s'est avéré être en fait une GEU. J'étais sous stérilet à l'époque et mon mari et moi avions déjà deux enfants. On ne parlait pas de troisième à ce moment là.

J'ai été opérée d'urgence car la trompe était fissurée et comme toi, à mon réveil, on m'a annoncé que ma trompe était en trop mauvaise état pour la conserver. On me l'avait donc retiré. Sur le moment je me suis dit "on m'a enlevé mon bébé et je ne suis plus comme les autres femmes, il me manque une trompe. Je ne pourrai jamais plus avoir d'enfant".

Puis, j'ai décidé en rentrant à la maison de ne pas en parler et de tourner la page comme si rien ne s'était passé. Erreur!!! Plusieurs années après tout est remonté à la surface. Et c'est seulement en 2011 que j'ai fait mon deuil.

Je comprends ce que tu ressens et en ce qui concerne ton chéri, le mien a eu la même réaction. Quand on en reparle, il me dit que c'est parce que je ne voulais pas en parler, qu'il ne savait pas quoi me dire pour me consoler, qu'il a eu très peur de me perdre et que pour lui ce qu'il comptait c'est que je sois en vie. Bref il ne voyait pas les choses comme moi. Et pour la famille, j'ai beaucoup entendu de "tu as déjà deux beaux loulous", "il était surement malformé"... En revanche, sur ce forum, on m'a beaucoup aidé, lu, répondu et soutenu. C'est pour cela que même après toutes ces années, je passe encore régulièrement ici.

La note positive que je voudrais t'exprimer, c'est que malgré ma trompe en moins, en novembre 2006, j'ai eu la chance de voir un beau +++, et de donner naissance à notre troisième loulou en aout 2007. Je te donnerai plus d'explication sur ton autre message concernant la fertilité.

Je t'envoie plein de courage pour surmonter cette épreuve et si tu veux lire mon histoire je pourrai te donner le lien.

Merci Juju pour ta réponse. Oui j'aimerais lire ton histoire. Donc rien ne sert de s'inquiéter, il y a toujours espoir...

Elodie,

Voici le lien de mon histoire :

http://monpetitoeuf.free.fr/spip.php?article60

Comme tu pourras le constater, je l'ai écrite un an et demi après la GEU, en fait quand mon troisième a eu 3 mois. Je n'arrivais pas à en parler avant.

Bonne lecture

Tres dur ton histoire aussi...

bienvenue Mzellebulle! quand je lis ton histoire je ne peux m'empêcher de penser à l'annonce de ma GEU...ces gynécologues qui manquent d'humanité...qui balancent leur diagnostic et hop...nous on reste marquée, meurtrie...
Nous avons toutes une histoire différente mais nous avons beaucoup de points communs finalement.
Bon courage à toi.
J'espère que ce forum t'apportera autant qu'à moi:l'écoute, la compréhension, le soutien, les explications et la parole...car c'est si difficile d'être comprise par l'entourage...ici jamais nous ne sommes jugées et nous trouvons toujours un peu de réconfort.
Prends du temps pour toi. Il est important de faire le deuil de ce bébé perdu...
Moi je pense toujours à lui ou elle...mon bébé serait arrivé vers le 17 mai...et me revoilà enceinte, angoissée, à l'idée de revivre une geu...Heureusement le forum est là pour partager mes doutes, mes peines et mes angoisses...

Merci Katycat pour ton message. Oui les professionnel de santé ne sont pas très "humains" parfois...
J'espère de tout cœur que ta grossesse se passera bien, je pense que j'aurais aussi peur que toi, c'est tout à fait normal.