Au début, l'oeuf se développe normalement ; mais la trompe n'est pas apte comme l'endomètre à lui fournir la place et les nutriments dont il a besoin. L'oeuf se décolle progressivement et une hémorragie ne va pas tarder à apparaître puis à s'enkyster dans la trompe qui se distend. On parle d'hématosalpinx. L'oeuf peut être encore vivant ou déjà mort.
La femme, enceinte donc de quelques semaines, remarque des saignements irréguliers : ce sont des pertes de sang noirâtres, brunâtres (couleur sépia) peu importantes ; elle souffre de douleurs pelviennes ; elle est un peu pâle, présente quelques malaises.
Parfois, les douleurs pelviennes sont intenses, irradiant à l'épaule, itératives, avec des épisodes successifs de collapsus.
Le toucher vaginal est souvent douloureux au niveau du cul-de-sac de Douglas et permet de percevoir une petite masse à côté de l'utérus.
L'échographie, la coelioscopie confirment le diagnostic. Le traitement est urgent.
Si le diagnostic n'est pas fait au stade précédent, la rupture de la trompe va provoquer une hémorragie cataclysmique. Cette dernière est d'ailleurs parfois révélatrice sans que rien n'ait pu prévenir la femme du danger qu'elle courait.
Une jeune femme, ayant un retard de règles de quelques semaines ou perdant un peu de sang noirâtre, ressent brusquement une douleur intense et syncopale au niveau de l'hypogastre, irradiant vers l'épaule et les lombes. En même temps, s'installe un état de choc : la patiente est pâle, livide, agitée, assoiffée. Le pouls est rapide et la tension artérielle est basse. Le toucher vaginal trouve une douleur paroxystique à l'endroit où le sang s'est collecté (cul-de-sac de Douglas). Le diagnostic doit être évoqué d'emblée et l'intervention chirurgicale s'impose d'extrême urgence.
Dans de rares cas, la trompe n'éclate pas ; elle se fissure simplement dans la cavité péritonéale. Le sang s'écoule lentement et se collecte derrière l'utérus. Il coagule plus ou moins et s'organise dans le pelvis en agglutinant les anses grêles et en refoulant les organes voisins. Cette poche de sang s'appelle une hématocoele rétro-utérine . Cliniquement, la femme est pâle. Elle se plaint de douleurs pelviennes, de troubles urinaires (dysurie, pollakiurie) et rectaux (ténesme rectal, constipation, douleurs à la défécation). Elle présente des saignements atypiques. A l'examen médical, l'utérus est moins gros que ne le voudrait l'âge de la grossesse. Le toucher vaginal trouve un cul-de-sac de Douglas bombant.
Le diagnostic est fait par les réactions biologiques de grossesse (ß-HCG plasmatique), l'échographie et la coelioscopie.
Le traitement est chirurgical.
Des formes trompeuses peuvent simuler une appendicite , une salpingite ou même une fausse couche .